Les membres de l’Afas publient régulièrement des notes de lectures. Elles sont à retrouver ici.
Serge Berthier
(Belin, 2016, 240 p. 26 €)
D'où vient le bleu intense des papillons Morpho ? Comment fait l'ours polaire pour s'isoler du froid ? Comment fait la fourmi des déserts pour résister aux 85°C du désert ? Comment les marlins maîtrisent-ils les turbulences ? Comment le bombyx mâle du mûrier retrouve-t-il une femelle à plusieurs kilomètres de distance ? Qu'est ce qui explique la superbe couleur doré iridié de la cétoine ? Comment et pourquoi la sauterelle australienne Kosiuscola passe du bleu au noir ?
L'ouvrage de Serge Berthier répond à ces questions et à bien d'autres posées par l'observation de la nature. Les réponses sont claires et argumentées, et pour la première fois, du moins dans un ouvrage de vulgarisation, les réponses sont recherchées à l'échelle nanométrique, à l'échelle de l'infiniment petit, ce qui permet de comprendre les principes mis en jeu, révélant ainsi des mécanismes d'une complexité incroyable et d'une ingéniosité sidérante !
L'ouvrage est superbement illustré, incluant outre des photographies magnifiques (en particulier celles provenant de microscopes électroniques), des schémas explicatifs particulièrement clairs.
Jean-Paul Mandin et Olivier Peyronel
(Glénat, 2014, 288 p. 25 €)
Avec le printemps, les occasions se multiplient d’être en contact avec la nature, et l’on voit avec bonheur les paysages reverdir et les fleurs les décorer de nouveau. L’envie nous vient d’en savoir plus sur ces plantes et, d’abord, de savoir les nommer.
Mais trouver le nom d’une plante n’est pas une tâche aisée pour quelqu’un qui n’a que peu de notions de botanique. Il existe pourtant de très nombreux ouvrages qui sont destinés à cet usage. On pourra, par exemple, s’adresser à des flores comme celles bien connues de Gaston Bonnier, dont l’usage ne s’est pas démenti depuis plus d’un siècle. Elles ont le grand mérite de permettre des déterminations d’un très grand nombre d’espèces, mais elles sont d’un usage ingrat, justement du fait de cette abondance et aussi parce qu’elles demandent de faire des observations difficiles, souvent impossibles si l’on n’a pas sous les yeux la plante complète avec ses fleurs et ses fruits. Combien ont abandonné une détermination après avoir suivi pas à pas le chemin proposé par la flore jusqu’à aboutir à un nom qui, décidément, ne s’appliquait pas du tout à la plante en question.
De vrai, pour un botaniste un peu expérimenté, même amateur, le problème ne se pose pas de cette façon, car il reconnaît déjà au premier coup d’œil suffisamment de plantes pour ne pas avoir à commencer une détermination par les premiers barreaux de l’échelle des questions.
Pour celui dont le bagage botanique est mince, le problème reste entier. On peut avoir l’illusion de s’en tirer en comparant les plantes avec des photographies, mais on voit vite que, dans un grand nombre de cas, on n’aboutit qu’à des confusions.
Pourtant, à contempler les plantes que l’on peut voir autour de soi, on a le sentiment que, au moins dans un premier temps, on pourrait facilement mettre un nom sur les plus communes. Ce sentiment provient souvent du fait que les associations végétales diffèrent selon les milieux et que, pour chacun d’eux, la liste des espèces fréquentes se restreint et que si l’on classait les plantes par milieux, on pourrait plus facilement s’y retrouver.
C’est justement sur ce principe qu’est basé l’ouvrage de Jean-Paul Mandin et d’Olivier Peyronel puisqu’il est divisé en chapitres s’appliquant à six milieux principaux (rocheux, herbacés, humides, anthropisés, garrigues, forêts), comportant parfois des subdivisions.
Dans chacun de ces milieux sont décrits, en moyenne, une quarantaine des plantes les plus communes, que l’on a donc toute chance de rencontrer et de facilement identifier grâce à de très belles images et aux descriptions qui les accompagnent.
Les spécialistes pourront peut-être trouver que beaucoup de plantes manquent à l’appel, mais si le lecteur peut déjà reconnaître les 229 espèces décrites et retenir leurs caractéristiques, cela lui donnera une bonne base pour, s’il le souhaite, aller plus loin, par exemple en consultant le site internet www.tela-botanica.org.
L’ouvrage s’applique nommément aux gorges de l’Ardèche, récemment illustrées par la découverte de la grotte Chauvet, magnifiquement ornée par les préhistoriques. Mais, de toute évidence, il peut servir pour bien des régions ayant des caractéristiques voisines et peut s’en faut qu’on puisse le nommer flore méditerranéenne.
En définitive, c’est un ouvrage très recommandable pour tous ceux qui souhaitent s’instruire sur les flores des régions méditerranéennes. Son plan devrait inspirer d’autres auteurs d’ouvrages du même type.
Hugues Duffau
(Michel Lafon, 2016, 278 p. 17,95 €)
Paul Broca est l'un des fondateurs de l'AFAS. Et il est l'aïeul de l'auteur de ces lignes. Cela fait deux raisons particulières de lire L'erreur de Broca et deux raisons particulières de s'efforcer plus que jamais à l'objectivité.
Le livre du professeur Hugues Duffau, neurochirurgien, se présente et se lit comme un témoignage autobiographique plus que comme un livre véritablement scientifique.
La spécialité du professeur Duffau est l'ablation, de façon préventive, de tumeurs du cerveau du type "gliome bénin" à des patients bien-portants et surtout à des patients qui sont éveillés pendant l'opération. Il les fait participer à leur opération. Le mode opératoire est le suivant : le patient est endormi pour l'ouverture de la boîte crânienne ; le cerveau étant insensible à la douleur, le patient est ensuite réveillé, et le chirurgien entreprend alors de solliciter par un courant électrique les fibres et connexions de son cerveau, délicatement, point après point, et l'opéré, par ses réactions, sous le regard et la surveillance d'un orthophoniste, d'un psychologue, d'un neurologue ou d'autres spécialistes, montre si ses fonctions cérébrales sont ou non altérées par ces impulsions électriques. Ainsi, au fur et à mesure, le chirurgien peut-il "cartographier" le cerveau qu'il opère et déterminer les parties atteintes qu'il peut sectionner et les parties auxquelles il ne doit pas toucher. Par ce procédé, le professeur Duffau peut enlever jusqu'à 95%, parfois plus, de la tumeur. La technique existait depuis quelque temps, par exemple en cas d'épilepsie ; il l'a remarquablement développée. Elle permet aux patients opérés d'échapper au risque de la transformation de leur tumeur bénigne en tumeur maligne. Elle est considérée comme très prometteuse.
L'opinion qu'exprime le titre du livre, et qui est répétée tout au long de l'ouvrage, est que Paul Broca s'est fourvoyé avec son "localisationnisme", que les neurologues depuis 150 ans, suivant aveuglément Broca, se fourvoient comme lui, et que lui Duffau, grâce à la théorie qu'il nomme "connexionnisme", montre enfin le vrai chemin.
Là, il est difficile de le suivre.
La méthode scientifique, depuis Anaximandre, commande à la fois, aussi paradoxal que cela soit, et de s'appuyer sur les œuvres de ceux qui vous ont précédé et de les remettre en cause. Or Hugues Duffau, loin de s'appuyer sur l'œuvre de Broca, donne l'impression d'avoir besoin de se justifier au contraire par son rejet, en bloc. Alors même que sa technique de "cartographie du cerveau" prolonge l'hypothèse de Paul Broca plus qu'elle ne la contredit. Broca sut se pencher sur le fonctionnement du cerveau. Le sujet avait alors encore quelque chose de sacré, de tabou. On n'en savait à peu près rien. Son hypothèse de la localisation cérébrale a ouvert la voie. Il est curieux de nier cet apport. Même si ce qu'on sait aujourd'hui s'est considérablement développé et bien sûr diffère grandement de ce qu'il a décrit il y a 150 ans. Notamment, et Hugues Duffau y revient longuement, quant à l'unicité de chaque cerveau, et quant à l'extraordinaire plasticité de cet extraordinaire organe, capable de s'adapter, au gré des circonstances et des obstacles, de déplacer ses connexions, d'en créer de nouvelles, etc.
Le sujet, le cerveau, est passionnant. Cette technique à opéré éveillé est impressionnante. Le livre est passionnant et impressionnant, malgré son titre provocateur.
Sous la direction de Alexandra Liarsou, Corinne Beck, Florent Kohler, Michel Kreutzer, Christian Lévêque, Pierre Pech
(L'Harmattan, 2016, 202 p. 21,50 €)
Cet ouvrage collectif a pour objectif d’alimenter la réflexion dans le cadre de la « Stratégie nationale pour la biodiversité » élaborée depuis 2004 par le ministère de l’Ecologie et de la Biodiversité.
Il comporte deux grandes parties. La première est consacrée aux rôles et statuts des sciences et des scientifiques face à l’enjeu biodiversité ; elle montre qu'en fonction du moment de leur carrière, les scientifiques adoptent des postures diverses face à cet enjeu. La seconde présente une analyse stratégique du rôle des scientifiques de la biodiversité pour l’action en faveur de la conservation ; elle met l’accent sur la nécessité d’une approche métissée pour éviter les confrontations et aller vers un consensus.
De la lecture de ce livre, il apparaît que la notion de diversité reste, aujourd’hui encore, très éclatée, que le champ disciplinaire reste flou, que la collaboration interdisciplinaire pose encore des difficultés aux scientifiques, tout cela face à une demande institutionnelle très forte mettant souvent les scientifiques en position délicate !
Un livre qui s’adresse surtout à ceux qui souhaitent clarifier leurs idées sur les thèmes de biodiversité et de diversité biologique.
Giulia Enders
(Actes Sud, 2015, 352 p, 21,80 €)
Ce livre traite d’un sujet rarement abordé dans l’édition grand public : notre intestin. Une visite guidée du tube digestif nous est proposée tout d’abord, suivie par un chapitre montrant que l’intestin constitue notre "deuxième cerveau" et que ses relations étroites et permanentes avec le cerveau contribuent largement à la naissance du moi !
Un dernier chapitre est consacré à la flore intestinale, qui héberge plus de 100 milliards de bactéries et dont le rôle apparaît comme de plus en plus essentiel dans notre vie, jusqu’à avoir une influence sur notre comportement.
Ce livre sérieux et bien documenté est écrit avec beaucoup d’humour et est illustré par des dessins naïfs et malicieux réalisés par la sœur de l’auteure.
Coordonné par Jacques Haïssinski et Hélène Langevin-Joliot
(Ed. Apogée, 2015, 160 p. 19,80 €)
Pour tous ceux qui considèrent que la culture scientifique est une composante importante de la culture générale, cet ouvrage collectif mérite une attention toute particulière. D'abord pour son ambition : participer au développement de cette forme de la culture ; mais aussi par la clarté de la présentation et des informations présentées dans les différents domaines abordés.
L'introduction, intelligemment nommée "Pour une culture générale scientifique" souligne bien le contraste qui existe entre les espoirs mis dans la science pour répondre aux besoins des milliards d'hommes et de femmes qui vivent sur notre planète et sa place très réduite dans la culture des citoyens d'aujourd'hui, y compris celle de nos élites intellectuelles et politiques.
Les trois parties du livre qui suivent sont plus didactiques, mais très accessibles pour des non spécialistes de chacun des domaines présentés. La première présente les grands principes de la science et est complétée par un récit de l'histoire de l'Univers et de la vie.
La deuxième renvoie à des connaissances de base et balaie utilement différents champs des savoirs scientifiques et leurs rapprochements possibles.
Dans la troisième partie du livre, la façon dont la science se construit est illustrée par des exemples qui éclairent encore intelligemment la place à donner à la science dans la culture générale.
Un livre à recommander à tous ceux qui ne sont pas indifférents à cette ambition.
Jean Audouze, Johan Kieken
(Vuibert, 2016, 368 p. 19,90 €)
Ce livre nous raconte de façon claire et simple l'histoire de l'astronomie depuis les Égyptiens jusqu'à nos jours : quel a été l'apport réel des Égyptiens, le rôle déterminant des Babyloniens, l'astronomie grecque, l'apport des astronomes arabes, les visionnaires tels que Copernic, Tycho Brahe, Kepler, Galilée et Cassini, enfin l'astronomie moderne avec Newton au XVIIIe siècle. Cette partie historique représente environ la moitié du livre ; le reste est consacré aux débuts de l'astrophysique, aux étoiles, au Soleil, à l'avènement de la cosmologie, aux rayons cosmiques, à l'astronomie gravitationnelle, aux trous noirs et aux neutrinos. Le livre se termine par un panorama de l'exploration spatiale, un chapitre sur les comètes et enfin quelques pages sur les exoplanètes. Ce livre est passionnant à lire car il retrace l'histoire de l'astronomie comme une véritable aventure, avec ses détours, ses déconvenues et ses héros !
Gilles Dubertret
(Vuibert, 2015, 176 p. 19,90 €)
Le premier chapitre du livre brosse très rapidement l’histoire de la cryptographie de l’Antiquité à nos jours. Le second chapitre présente les différents acteurs qui entrent en jeu dans la chaîne de communication et donc de cryptographie. Le troisième décrit les objectifs de la cryptographie, ce qu’elle peut faire et ce qu’elle ne peut pas faire.
Le chapitre 4 présente les différents outils mathématiques à la disposition des cryptographes et le chapitre 5 les solutions retenues par les précurseurs : Kerckhoffs, Turing, Shannon et Vernam.
Les chapitres 6, 7, 8 et 9 traitent des attaques, des systèmes symétriques, des systèmes à clé publique, de l’authentification, de la signature et de l’identification.
Le chapitre 10 présente toute une série d’applications concrètes de la cryptographie de nos jours : le bitcoin, le recommandé avec accusé de réception électronique, la carte bancaire, le vote par Internet…
Le dernier chapitre attire l’attention du lecteur sur les illusions de sécurité procurées par les dispositifs technologiques ultra-sophistiqués s'ils ne sont pas accompagnés d’une prise de conscience des utilisateurs sur les risques réels souvent liés à des comportements trop confiants !
Cet ouvrage survole l’ensemble des problèmes liés à la cryptographie, c’est une bonne introduction pour le lecteur qui souhaite en savoir plus sur ce sujet complexe et qui lui permettra d’aborder des ouvrages plus difficiles d’accès.
Patrice Debré
(Odile Jacob, 2015, 300 p. 23,90 €)
"Inter faeces et urinam nascimur" aurait dit saint Augustin, "c'est entre fèces et urine que nous naissons". La citation est souvent utilisée pour rappeler l'humilité qui sied à notre condition d'homme. Il semble en effet aller de soi que ce que notre organisme excrète ne mérite aucune espèce de considération. Cette certitude, comme souvent, est une fausse certitude. Le livre de Patrice Debré montre tout ce que nous devons à nos fèces, il décrit leur richesse, l'extraordinaire complexité de leur composition et de leur fonctionnement.
La vie n'est avare ni de mystères ni de merveilles. Plus on cherche, plus on pénètre dans la connaissance du vivant, plus on s'émerveille de ce qu'on trouve, plus le champ de la recherche s'élargit...
Notre organisme ne pourrait pas vivre sans son microbiote, cet ensemble de centaines de milliards de bactéries étrangères à lui, sans oublier virus et champignons. Ce microbiote couvre une surface développée de près de 400 m², pèse plusieurs kilogrammes, il constitue un organe en soi, un organe de plus dans notre organisme, un organe étranger et pourtant indispensable.
Présent dans les intestins, il l'est aussi sur la peau, dans le vagin, dans la bouche... Son influence se fait sentir dans tout le corps, sur tous les autres organes, jusqu'au cerveau.
Les exemples sont nombreux, dans le monde animal et végétal, de ces symbioses hôte-parasites qui voient non seulement des parasites incapables de vivre sans leur hôte mais aussi, et c'est plus surprenant, l'hôte incapable de vivre sans ses parasites. On s'interroge sur la façon dont l'évolution a pu mener à de telles situations. Le livre donne l'exemple parmi d'autres de cet acacia d'Afrique qui abrite des fourmis. Ces fourmis le protégent, par les phéromones qu'elles sécrètent, des herbivores qui mangeraient son feuillage. Mieux encore, l'acacia annihile chez les fourmis qu'il abrite l'enzyme leur permettant de digérer le sucre et il leur fournit lui-même cet indispensable enzyme avec le nectar dont il les nourrit, en somme il fait d'elles ses esclaves !
Dans notre organisme se passent des choses de cette nature et encore plus extraordinaires.
Un exemple les résume : l'hologénome. Les gènes ne se transmettent pas seulement verticalement, de parents à enfants, ils se transmettent aussi horizontalement, de cellules à cellules, au point que l'on parle désormais d'hologénome car force est d'admettre que notre génome est composé de l'addition de nos gènes propres et des gènes de certains des microbes commensaux de notre microbiote. Cela fait de l'homme une sorte de chimère, ce terme revient à plusieurs reprises, c'est-à-dire un être fait de plusieurs êtres assemblés.
Immunologue, Patrice Debré consacre de longs développements aux interactions entre microbiote et système immunitaire. On s'interrogeait sur la capacité des cellules immunitaires à distinguer "le soi du non-soi", il faut s'interroger aussi maintenant sur leur capacité à distinguer les microbes commensaux des microbes pathogènes.
Médecin, il décrit les nombreuses thérapies que ces nouvelles connaissances permettent, et certainement permettront, de mettre en œuvre.
Épidémiologue, il pose la question de l'hygiène, indispensable mais jusqu'à quel point ?, et celle des antibiotiques, qui sauvent tant de vies mais déséquilibrent le microbiote et suscitent des bactéries multirésistantes.
Et, pour être complet, il n'oublie pas de mentionner que si c'est à la naissance, inter faeces et urinam, que le nouveau-né sortant d'un placenta stérile fait les rencontres qui sont à l'origine de son microbiote, il est de multiples façons de l'enrichir au cours de la vie, par exemple le baiser...
On parlait de "flore intestinale", longtemps on ne s'y est pas assez intéressé, le microbiote était encore récemment terra incognita ; l'ouvrage montre la façon dont ce retard est en train d'être comblé. Il ouvre des domaines passionnants d'analyse et de réflexion.
Jean-François Clervoy et Frank Lehot
(Vuibert, 2015, 208 p. 27 €)
En 2015, année de parution de l’ouvrage, moins de 55 années se sont écoulées depuis le premier vol spatial humain, celui de Youri Gagarine, le 12 avril 1961. 55 années marquées par une exceptionnelle densité de missions, programmes et progrès dans la conquête spatiale. 55 années qui ont vu 541 astronautes différents (dont 59 femmes) effectuer 1221 voyages dans l’espace pour un cumul de durée de plus de 45000 jours. Astronautes de 36 nationalités différentes, avant tout russes et américains, mais comprenant également 9 Français et, depuis 2003, des Chinois, la Chine étant devenue la troisième nation capable d’envoyer un humain dans l’espace par ses propres moyens après la Russie et les Etats-Unis d’Amérique.
C’est toute l’épopée de cette conquête spatiale qui est présentée de manière très claire en 63 chapitres comprenant chacun un texte et des documents photographiques et 24 fiches sur des thèmes transversaux.
Après une introduction rappelant que depuis 4000 ans les hommes rêvent de conquête spatiale, 55 chapitres présentent les principaux moments de cette histoire, regroupés en trois grandes périodes :
- 1961-1972 Du premier homme dans l’espace aux marcheurs lunaires,
- 1973-1998 Les stations orbitales et la navette spatiale : l’homme s’installe en orbite terrestre,
- 1998-2015 De l’ISS à l’accès privé à l’espace. L’humanité prépare l’exploration future du cosmos.
Permise par les travaux sur les fusées au cours de la première moitié du XXe siècle, cette conquête est d’abord marquée par la compétition américano-soviétique dans le contexte de la guerre froide, avec une course aux records et une multiplication de grands programmes : Saturne/Soyouz pour ce qui concerne les lanceurs, Gemini, Apollo, Saliout, Skylab, Mir, International spatial station (ISS), Navette... Conquête marquée par des moments exceptionnels et notamment le premier alunissage, le 20 juillet 1969, lors de la mission Apollo 11, les sorties dans l’espace, le développement de longs séjours (437 jours pour le plus long) mais aussi par des tragédies (Challenger, Columbia…).
Les 8 derniers chapitres regroupés sous le titre « Au-delà de 2015 : un bon de géant pour l’humanité », présentent les perspectives d’avenir, bases lunaires, tourisme spatial, stations spatiales, expéditions vers Mars….
Les 24 fiches thématiques complètent ce panorama historique en présentant les différentes facettes de la vie des spationautes et de ses contraintes, depuis "comment supporter les accélérations" jusqu’à "communiquer avec sa famille" en passant par "l’esprit d’équipe" et "les risques et dangers".
Au total, un livre très attrayant qui met en lumière l’exceptionnelle réussite scientifique et technique que constitue la conquête spatiale.