Cet événement s'inscrit dans un cycle de webinaires « Matériaux ».
Jeudi 26 juin 2025 à 13h en visioconférence Zoom.

Ce webinaire est consacré aux matériaux des patrimoines.
Intervenants :
Ivan Guillot, Institut de Chimie et des Matériaux Paris Est (ICMPE UMR 7182), Continuités et ruptures dans la fabrication des cordes de piano entre 1780 et 1855
Comprendre les matériaux constitutifs de la corde à piano permet d'établir "l'histoire de la corde à piano". L'accent a été mis sur les cordes utilisées par deux facteurs de pianos parisiens emblématiques : Sébastien et Jean-Baptiste Erard et Ignace Pleyel. L'ensemble des échantillons couvre une période qui commence en 1780 avec l'installation de Sébastien Erard (1752-1831) à Paris rue Mail et s'achève en 1855 avec l'Exposition universelle de Paris alors que le piano-forte s’est largement répandu en Europe. En 1807, Ignace Pleyel fonde sa manufacture et devient le principal rival d'Erard. Son expansion illustre la transition entre la production artisanale et industrielle du pianoforte.
Clément Holé, ESRF, Caractérisation de céramiques chinoises par µXRD et µXANES du fer
Les céramiques à glaçures noires et brunes fabriquées sous la dynastie Song (960-1279) constituent une famille importante dans l'histoire de la céramique Chinoise. La couleur caractéristique de ces glaçures est due à la présence de la phase ε-Fe2O3 en surface, un oxyde de fer rare, intermédiaire entre la maghémite et l’hématite. La compréhension de la croissance de cette phase cristalline qui a révolutionné la manière de boire le thé sous la Dynastie Song est donc cruciale pour documenter les pratiques de ces artisans.
Modérateurs : Sylvie Lartigue, Daniel R. Neuville et Jean-Paul Itié, FFM
Kathryn Harkup
(Ed. Delachaux et Niestlé, 2025, 224 pages, 21.90€)
Kathryn Karkup, l’auteure britannique de ce petit livre, est chimiste, vulgarisatrice scientifique, vampirologue, passionnée d’Agatha Christie. Elle nous présente de façon assez peu conventionnelle, 52 molécules, qu’elle a choisies pour leur importance, ou l’intérêt de leur histoire.
Une molécule est une association d’atomes tout comme un mot est une combinaison de lettres, et ses propriétés transcendent celles de ses composants. La chimie des molécules est une négociation entre atomes visant à partager, échanger, donner, recevoir leurs électrons.
L’auteure présente chaque molécule en quatre pages (2/3 de texte et 1/3 d’infographies), par ordre de complexité croissante. On démarre avec la toute simple molécule d’ozone, ce « triangle amoureux » formé de trois atomes d’oxygène, qui nous protège des rayons UV. Et l’on termine avec l’ADN, la molécule « la plus réussie de toutes », époustouflant langage unique de tous les organismes vivants. Voici quelques exemples parmi les 52 étapes de ce passionnant parcours.
Le lithium ferro-phosphate : C’est la molécule-clé des batteries modernes dont le principe n’a pas changé depuis leur invention, en 1800. Galvani fait alors des expériences sur les grenouilles et postule que l’électricité est d’origine animale. Ce que Volta trouve absurde, et il le prouve en réalisant, sans grenouille, la première « pile ». Il empile des cellules faites de disques de zinc et d’argent séparés par une feutrine imbibée d’eau salée. Le zinc cède ses électrons et c’est ce qui constitue le courant électrique lorsque les extrémités sont connectées. Il s’agit d’un évènement capital dans l’histoire des sciences qui va permettre l’ usage de l’électricité dans les expériences de chimie et de physique.
L’éthylène : Vers 1810, alors que l’éclairage au gaz arrive dans les villes, on observe des phénomènes bizarres : une poussée de croissance inédite des arbres alentour et des feuilles jaunes en plein été ! Le mystère restera entier pendant un siècle. Le coupable est l’éthylène, un des gaz combustibles, avec sa molécule en nœud papillon. Il s’avère être aussi une hormone végétale, synthétisées par toutes les plantes, qui agit sur les rythmes biologiques. On l’utilise aujourd’hui pour faire mûrir à leur destination les bananes transportées vertes.
La nitroglycérine : « ses atomes profitent de la moindre occasion pour se séparer de leurs voisins et se réarranger dans des configurations plus stables ». Voici une description assez distanciée d’une explosion !
Le glucose : le carburant de base des organismes vivants est la molécule la plus abondante sur Terre. Il est produit par la chlorophylle des végétaux qui capte l’énergie solaire pour combiner eau et dioxyde de carbone en glucose.
Le plomb tétraéthyle. « Voici une leçon sur ce qu’il ne faut pas faire », avertit Kathryn Harkup. A partir de 1920, on l’ajoute à l’essence pour supprimer le cliquetis des moteurs. Les ouvriers qui le manipulent souffrent de vertiges, de pertes de mémoire, et de délires. Ils le surnomment « le gaz zinzin ». Cinq meurent du saturnisme en septembre 1924. Le passage à l’essence sans plomb s’est finalement imposé après beaucoup d’atermoiements. A noter que la teneur en plomb du Châteauneuf du Pape a culminé en 1978, et cette année est aussi un des meilleurs millésimes de cette appellation ! (l’acétate de plomb a très bon goût).
La cellulose : l’eunuque Cai Lun (vers -100) s’inspire de la guêpe faisant son nid. Il rassemble brindilles, écorces, chiffons, fait bouillir, malaxe et obtient une pâte qui, une fois séchée, absorbe l’encre, juste assez pour qu’elle « tienne ». Le papier est né. Quatorze siècles plus tard, il arrivera en Europe et supplantera papyrus, parchemins et vélins.
La géosmine : c’est la molécule de l’odeur de la pluie, En touchant le sol poussiéreux, chaque goutte d’eau emprisonne de l’air entre elle et la terre. Une bulle remonte à travers la goutte, éclate, et libère des aérosols parfumés par la géosmine, synthétisée par les bactéries qui décomposent la matière organique dont il existe 500 espèces, qui incidemment ont fourni 2/3 de nos antibiotiques.
Le rétinal est l’interrupteur qui transmet au cerveau la présence de lumière, selon un mécanisme assez complexe. Il est formé d’une chaine d’atomes carbone et hydrogène. En position « éteint », il est de forme courbe. Lorsqu’un photon le frappe, il se redresse, et actionne une protéine, l’opsine, qui engendre un courant électrique transmis au cerveau par les nerfs.
L’auteure utilise parfois des procédés insolites pour décrire certaines de ses molécules. Ainsi l’octane est un jeune marié, surdoué, doté d’un énorme potentiel de revenus, aux amis puissants, et héros de la bataille d’Angleterre (supériorité des avions alliés). Le parasite du paludisme organise son plan de colonisation de l’humain, combattu par la quinine. On assiste au procès assez comique de l’invité endormi, victime de la molécule du « roupillon après repas ». C’est dans une pièce de théâtre que l’histoire de l’anesthésie est racontée. Le DDT se présente en clone de James Bond. La vie de la reine d‘une ruche est racontée à la manière d’un conte de princesse, et l’histoire de la progestérone comme une recette de cuisine.
Avec son style teinté d’humour, et parfois franchement déjanté, Kathryn Harkup nous fait découvrir de façon amusante des épisodes de l’histoire des sciences, et le fonctionnement intime des molécules, souvent incroyablement ingénieux. Un petit livre très instructif.
Pierre Potier
Cet événement sur la puissance osmotique aura lieu jeudi 19 juin 2025 à 18h à l'Hôtel de l'industrie à Paris et sur YouTube
Avec les interventions de :
- Jean-Pierre Javelle, ingénieur de la Météorologie, membre du comité de rédaction de La Météorologie et de Météo et Climat
- Jordan Slimani, chargé de conservation de la Commission Histoire de la Société d'Encouragement
Modératrice :
Sylvianne Villaudière, vice-présidente de la Société d'Encouragement pour l'Industrie Nationale et co-fondatrice du Cercle de l'expertise à mission (CEM)
Une conférence exceptionnelle sur la Météorologie, les recherches dans ce domaine et les applications pour l'industrie nationale, à l'occasion de la commémoration du centenaire du colloque de la SEIN de 1925 et du centenaire de la Revue La Météorologie.
Inscription ici
Jean-Pierre Javelle, ingénieur de la météorologie, retraité de Météo-France, membre du comité de rédaction de La Météorologie et de Météo et Climat.
Jordan Slimani, diplômé d’un M2 Patrimoine Scientifique, Technique, Naturel et Architectural (PSTN-A) à l’Université Paris-Cité, est chargé de la conservation des collections de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale.
Sylvianne Villaudière, diplômée de l’IEP de Paris, est experte en stratégie d’alliance, transition écologique et développement durable des entreprises et territoires, avec un parcours de consultante et dirigeante d’entreprises. Elle a co-fondé le Cercle de l'Expertise à Mission (CEM). Elle est vice-présidente de la Société d’Encouragement.
Cycle de conférences
Pour le Développement des Sciences et de l'Innovation (PDSI) au service des transitions
Rencontres d’information scientifique et technologique, à visée pédagogique et didactique, autour d’un scientifique et d’un acteur socio-économique, qui présentent une thématique à travers leurs connaissances et leurs expériences, contribuant à décrypter et présenter des solutions répondant aux enjeux de transition économique, sociétale, technologique, numérique et/ou environnementale.
Partenariat : AFAS – Société d'encouragement pour l'industrie nationale – Société des ingénieurs et scientifiques de France (Ile-de-France)
Avec le soutien d'EcoLearn, MR21, e5t, BNI Saint-Germain-des-Prés, Pariscience, Cnes, CNRS, ABG
Dominique Leglu
Ancienne directrice éditoriale à Sciences & Avenir - La Recherche
Une passionnante exposition sur le biomimétisme vient de s’ouvrir au Clos Lucé, où Léonard de Vinci a vécu ses dernières années au début du XVIe. On y découvre les travaux précurseurs du savant toscan sur le vol des oiseaux, la nage des poissons, les turbulences ou les merveilles colorées de la nature... Une nature qui inspire aujourd’hui nombre d’industries, de l’aéronautique à la marine, des drones aux caméras, mais aussi l’industrie des cosmétiques ou des textiles. A voir, tous neurones à l’affût !

À coup sûr, vous aimez les réseaux de gyroïde sans le savoir. Car les nuances bleu-vert du papillon Morpho didius qui fascinent tout un chacun, sont dues à cette structure complexe faite de cristaux microscopiques dans les écailles de ses ailes. A l’exposition « S’inspirer du vivant. De Leonard de Vinci à nos jours » qui vient de s’ouvrir au Clos Lucé1, il est possible d’en avoir une étonnante vision macroscopique. Des modèles en 3D des cristaux agrandis 50 000 fois font découvrir des tunnels entrelacés, sorte de labyrinthes dont les trous en hexagones ou en carrés filtrent la lumière de façon sélective2. Aucun pigment, mais de la photonique... Juste à côté de ces modèles, plusieurs de ces grands lépidoptères du Pérou sont artistiquement disposés, qui permettent au visiteur de jouir des couleurs chatoyantes de leurs structures photoniques méconnues. On comprend pourquoi l’industrie a voulu en imiter les motifs et créer des objets ou produits nouveaux, légers, aux propriétés physiques originales, de quoi bouleverser de multiples domaines, cosmétiques, textiles, aéronautique etc.
L’exposition ne triche pas, ne prétendant pas que Léonard de Vinci a inventé la bio-inspiration, « démarche, loin d’être récente, [qui] trouve ses racines dès la préhistoire », selon ses commissaires Andrea Bernardoni, professeur d’histoire des sciences et des techniques (université de l’Aquila) et Pascal Brioist, professeur d’histoire moderne (université de Tours)3. Mais « nul doute qu’à la Renaissance, le savant toscan fut l’un des observateurs les plus perspicaces de la nature ». Avec une inspiration qui « ne se limitait pas aux végétaux et aux oiseaux, mais s’étendait aux insectes, aux chauves-souris et aux créatures marines », précisent-ils.

Pour les amoureux de Léonard, un précieux cadeau a été prévu : un feuillet du « Codex Atlanticus », tout spécialement venu pour l’exposition de la Veneranda Biblioteca Ambrosiana à Milan, présente les « Études sur le vol mécanique et observations sur le mouvement de l’eau ». C’est le témoignage des recherches qu’il mena « sur la possibilité du vol humain et sur la dynamique naturelle des fluides ». De quoi faire songer à une démarche éminemment scientifique, où sont associées « observation technique, exploration anatomique et spéculation physique », selon les commissaires.
L’affiche pour le grand public de l’exposition ne s’y trompe pas, qui superpose une image d’un avion moderne à celle du membre porteur (des ailes) d’une chauve-souris, dessin choisi parmi ceux dont on se souvient généralement.
Thomas Steinmann, de l’Institut de recherche sur la biologie de l’insecte (IRBI, université de Tours), va plus loin. Il voit en « Léonard de Vinci un précurseur dans la compréhension de la dynamique des fluides, qu’ils soient liquides ou gazeux »4. Et c’est seulement aujourd’hui qu’il est permis, grâce aux « formules mathématiques et aux programmes informatiques, de simuler les mouvements [de ces] fluides, à différentes échelles », écrit-il. Le chercheur ne manque pas, à cette occasion, de rappeler la fascination de Léonard de Vinci pour « la libellule [aux] prouesses aériennes exceptionnelles », qui lui inspira de magnifiques esquisses. Aujourd’hui, précise-t-il par ailleurs, des simulations ont permis de comprendre que la mâchoire des larves de l’insecte est « remarquablement hydrodynamique et génère une zone de tourbillons créant un effet d’aspiration semblable à celui observé chez certains poissons. Cette découverte pourrait être appliquée aux dispositifs de capture de petits véhicules sous-marins autonomes ». Les tourbillons et turbulences, un autre des multiples sujets d’étude de Léonard de Vinci, représentés à la plume, à l’encre, à la sanguine.

Outre ces dessins, qui conservent un côté énigmatique – ne semblent-ils pas interroger la volonté de compréhension du visiteur ? – plusieurs objets qui s’inspirent du vivant retiendront l’attention, pour leur beauté, leur élégance ou leur étrangeté. Ainsi l’ « œil de mouche artificiel, composé de 630 minuscules yeux élémentaires, organisés en 42 colonnes de 15 capteurs chacune », baptisé CurVACE5, à observer derrière une loupe. Ou encore les habitats sous-marins (dessins, maquettes) de l’architecte océanographe Jacques Rougerie, faisant songer ici aux méduses, là aux hippocampes. Envie, enfin, viendra peut-être aux visiteuses de se glisser dans l’une des extraordinaires robes d’Iris Van Herpen, dont les ondulations fluides et les sortes de plumes transparentes sont inspirées par « la complexité des champignons et l’enchevêtrement de la vie souterraine ». Étonnant.
[1] Jusqu’au 10 septembre 2025. Halle muséographique du Château du Clos Lucé – Parc Leonardo da Vinci, Amboise. Rens. : 0247570073 ; www.vinci-closluce.com
[2] Découvert par le physicien Alan Hugh Schoen (Nasa, Southern Illinois university Carbondale) et ainsi nommé par lui, le gyroïde est en termes mathématiques « une surface minimale triplement périodique infiniment connexe ». Voir https://mathworld.wolfram.com
[3] A lire, l'ouvrage « Biomimétisme » (éd. Skira, 29€), auquel ont contribué 13 auteurs (chercheurs, architectes, ingénieur, chirurgien), publié à l’occasion de l’exposition.
[4] « Écrivez sur la nage sous l’eau et vous aurez le vol de l’oiseau dans l’air » (Codex Atlanticus)
[5] Issu des travaux de l’Ecole Polytechnique de Lausanne, Fraunhofer Institut de Jena, Université de Tübingen, CNRS, Université d’Aix-Marseille, Institut des sciences du mouvement Etienne-Jules Marey (université Aix-Marseille)
Conférence-débat
Jeudi 12 juin 2025 à 14h30 à l'Institut Curie, Paris

Avec Victor APPEY, Directeur de Recherche INSERM, CNRS UMR5164, INSERM U1364, Université de Bordeaux
Qu’entend-on par immunosénescence ? Comment l’âge intervient sur la régulation et le fonctionnement des cellules immunocompétentes et en particulier les lymphocytesT ? Quelles en sont les conséquences sur les réponses à la vaccination et comment y remédier ?
Conférence-débat à l'Institut Curie (amphithéâtre Hélène Martel-Massignac)
11-13 rue Pierre et Marie Curie, 75005 Paris
Entrée gratuite, sur inscription préalable obligatoire.
Organisée par Chercheurs Toujours - Association française des chercheurs seniors, en partenariat avec l'AFAS
Jean-Paul Delahaye
(Ed. Dunod, 2025, 240 pages, 22,90€)
Le 7 novembre 1930, à Königsberg, en Allemagne, sur les bords de la mer baltique — ville rebaptisée Kaliningrad et située depuis la fin de la seconde guerre mondiale en Russie —, un jeune mathématicien Tchèque, d’origine autrichienne, âgé d’à peine 24 ans, étonne son auditoire constitué pourtant de mathématiciens et de logiciens chevronnés et prestigieux : il expose devant ce parterre médusé la première version de son théorème d’incomplétude qui va bouleverser durablement les mathématiques en montrant que des propriétés assez simples sur les nombres entiers ne peuvent pas faire l’objet de démonstrations. Pour comprendre le caractère proprement stupéfiant de son propos, il convient de rappeler la situation.
Au début du XXe siècle, des mathématiciens mirent en évidence des étrangetés plutôt gênantes, car elles ébranlaient les évidences sur lesquelles sur lesquelles on fondait communément l’édifice des mathématiques. Ainsi en alla-t-il d’un certain nombre de paradoxes troublants. Parmi ceux-ci, on cite parfois l’affirmation « Tous les Crétois sont menteurs » formulée par Épiménide le Crétois. En effet, si cette formule est vraie, Épiménide doit être un menteur, puisque c’est un Crétois. Et à supposer que tout ce que disent les menteurs est faux, tout ce qu’il dit doit donc être faux, en particulier l’affirmation selon laquelle « Tous les Crétois sont menteurs », dont on a pourtant supposé la véracité… Un autre paradoxe plus difficile à résoudre a été formulé par Bertrand Russel en 1903 : il porte sur les ensembles qui ne se contiennent pas eux-mêmes. A priori, la définition de tels ensemble est claire. Pourtant une difficulté surgit lorsqu’on se demande si l’ensemble de tous les ensembles qui ne se contiennent pas eux-mêmes se contient lui-même…
Afin d’éviter de telles déconvenues, des mathématiciens essayèrent de caractériser avec une extrême précision les mathématiques. Et, comme rien n'est plus précis que les mathématiques, ils décidèrent de décrire mathématiquement les objets, les vérités et les démonstrations mathématiques. On en dériva une branche des mathématiques qualifiée de « métamathématique » parce qu’en quête des fondements des mathématiques, par analogie à la métaphysique qui est en quête des causes du monde et des principes premiers de la philosophie.
C’est alors — nous étions en 1920 — que David Hilbert, le plus grand mathématicien de son temps, proposa de reconstruire l’ensemble de l’édifice des mathématiques sans recourir à l’intuition, uniquement au moyen d’axiomes, considérés comme évidents, et de manipulations formelles exprimables en termes mathématiques. Une dizaine d’années plus tard, Kurt Gödel démontra, avec minutie et justesse, la vanité de ce projet : il prouva, d’une façon irréfutable, que des théories mathématiques assez rudimentaires étaient incomplètes en ce qu’elle ne permettaient pas de prouver des propriétés évidentes, qui pourtant répondent à l’intuition et n’ont jamais été réfutées.
Intitulé « Aux frontières des mathématiques — Kurt Gödel et l’incomplétude », le livre de Jean-Paul Delahaye, mathématicien, informaticien et grand vulgarisateur, raconte de façon claire l’histoire de ces découvertes et leurs conséquences. Il commence par rappeler la vie de Kurt Gödel. On y apprend, entre autres, que ce personnage singulier, qui quitta l’Autriche occupée par les Nazis pour occuper un poste au très prestigieux Institut des Études Avancées de l’université de Princeton, fit remarquer aux autorités américaines, lors de l’audition qui devait décider de sa naturalisation, qu’il y avait une faille logique dans leur constitution. Selon lui, les États-Unis n’étaient en rien prémunis contre une dérive autoritaire, ce qui déconcerta les magistrats chargés de l’interroger. Heureusement, grâce au pouvoir de persuasion de son ami Albert Einstein, cela ne l’empêcha pas d’être naturalisé…
L’ouvrage ne se limite pas à ces anecdotes. Il décrit le contexte intellectuel dans lequel ces travaux émergèrent. Il aborde les différentes questions mathématiques et philosophiques que cela suscita à l’époque, puis par la suite, au fil des années, jusqu’à aujourd’hui, et qui portent sur les indécidables et plus généralement sur l’existence d’ignorabimus, à savoir de choses que nous ne pourrons jamais connaître avec certitude. Ainsi, on s’est demandé si les indécidables étaient relatifs à des systèmes d’axiomes particulier ou s’ils sont intrinsèques, autrement dit s’il y a des propriétés qui demeurent indémontrables quels que soient les systèmes d’axiomes utilisés. On chercha aussi à savoir s’ils étaient rares ou nombreux, voire innombrables. Jean-Paul Delahaye parvient à nous introduire à toutes ces interrogations et à montrer avec clarté et simplicité, comment les mathématiciens les ont abordées depuis bientôt un siècle. Cela passe, entre autre, par la description d’un grand nombre de curiosités mathématiques, comme les nombres fusibles ou la suite de Goodstein définie à l’aide de bases dites héréditaires ou encore les multivers… Bref, c’est un univers extrêmement riche et vivant que celui qu’a ouvert Kurt Gödel en 1930 dans ses travaux et que présente Jean-Paul Delahaye dans un livre accessible à tous.
Dominique Leglu
Ancienne directrice éditoriale à Sciences & Avenir - La Recherche
Un grand congrès scientifique va se tenir à Nice du 3 au 6 juin, pour faire le point des connaissances sur celui qui couvre 70% de la planète Terre. Et donner des recommandations aux politiques réunis la semaine suivante, lors de la conférence des Nations-Unies sur l’océan organisée par la France et le Costa Rica.

C’est une grande première avant une réunion des Nations Unies, telle l’UNOC31 à Nice en juin : la tenue d’un congrès majeur, l’Ocean Science Congress (OSC), avec la participation d’environ 2200 scientifiques, qui se déroulera en effet la semaine précédente, du 3 au 6 juin2. De quoi alerter et alerter encore les politiques sur l’état de l’océan. C’est simple « l’océan va mal », comme l’a résumé Maxime de Lisle, coordinateur de l’« International Panel for ocean sustainability » (IPOS, Groupe international pour la durabilité de l’océan), passerelle entre ceux qui accumulent les connaissances et décideurs politiques, à l’occasion d’une présentation de l’UNOC3 le 16 mai, pilotée par Olivier Poivre d’Arvor, envoyé spécial du Président de la République pour cette conférence. Ne pas oublier, en la circonstance, que la France possède le deuxième domaine maritime mondial (10,2 millions de km², dont 97% se situe outre-mer), après les États-Unis.
Avant même l’ouverture de l’OSC, les scientifiques multiplient les rencontres, pour faire savoir tous les thèmes qui doivent être abordés en urgence. La tâche est gigantesque.
A quel point le changement climatique affecte-t-il l’océan qui couvre 70% de la planète ? Il se réchauffe, il s’acidifie, les courants marins risquent d’être perturbés, jusqu’à quand pourra-t-il assurer la régulation du climat, par absorption massive du CO2 rejeté dans l’atmosphère... A quel point la biodiversité doit être protégée, notamment avec la véritable instauration d’aires marines protégées. Objectif 30-30, soit 30% des mers à protéger d’ici à 2030 - accord adopté lors de la COP15 sur la biodiversité. Problème, comment assurer le contrôle de ces zones sur une telle immensité, tout particulièrement face à la pêche illégale mais aussi aux navires prédateurs, notamment dans l’océan austral. Y aura-t-il à Nice l’annonce des 60 ratifications nécessaires pour la validation et la mise en œuvre du « traité sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine en haute mer », dit traité BBNJ (Marine biodiversity of areas beyond national juridiction) ? Pas sûr.
Il faut mieux connaître les ressources génétiques marines et les oasis hydrothermales, mieux comprendre les algues et le plancton, faire le point sur la pollution plastique, pousser à la décarbonation du transport maritime, explorer les abysses. « Elles ne sont pas à vendre, ce sont d’abord des sanctuaires et pas un eldorado » insiste O. Poivre d’Arvor. A noter qu’avant OSC et UNOC, Bruno David, ancien président du Museum national d’histoire naturelle a mené tout spécialement une mission sur ces grands fonds marins où les ressources sont convoitées (manganèse, cobalt, titane, nickel, cuivre...), et pour lequel la France soutient l’interdiction d’exploitation.
Face à l’unicité et à la fragilité de cet océan (tous les océans sont en effet connectés), « nous avons une responsabilité commune », insiste l’anthropologue Frédérique Chlous, directrice du département « Homme et environnement » au Museum national d’histoire naturelle, « mobilisé dans son rôle d’appui scientifique ». Et d’insister sur l’importance pour la compréhension scientifique de « l’interdisciplinarité », allant de la mesure approfondie de l’ADN environnemental à l’éco-acoustique, en passant par l’utilisation maximisée des données satellitaires ou une meilleure connaissance des imaginaires sur l’océan à travers les diverses cultures de notre planète bleue...
Les citoyens sont-ils prêts à supporter l’avalanche de mauvaises nouvelles ? s’interrogent certains. Car « ce ne sont pas de bonnes nouvelles » que nous apportons, rappelait début avril lors d’une conférence de presse Romain Troublé, directeur général de la Fondation Tara. S’il regrette que « les réponses politiques, économiques et sociétales restent cloisonnées et hiérarchisées », dans son livre « Aujourd’hui l’océan. Parcours d’un engagement », avec la collaboration de Sylvie Rouat, sorti début mai3, il continue de miser sur la recherche scientifique : « C’est un instrument précis et objectif qui doit guider nos actions » écrit-il. Et de s’efforcer de « porter haut les voix du monde marin ». Non seulement pour elles mais aussi pour nous, espèce humaine, sachant que l’altération de ce monde marin (notamment par la pollution accrue des microplastiques) a des répercussions sur la santé humaine. One ocean, One health...
Rendez-vous est donc donné en cette mi-juin, où sera notamment précisée la nature d’un « baromètre de l’océan », nouvelle initiative qui doit permettre de faire chaque année le point sur l’évolution de son état. Et ce, en établissant « une curation de faits et de chiffres avec traduction pour les citoyens » explique l’océanographe Marina Levy4, selon qui ce baromètre devra « donner une vision simple de l’interaction entre l’humanité et l’océan ». Le défi, planétaire, est immense.
[1] Du 9 au 3 juin : UNOC3 3ème conférence des Nations Unies sur l’océan, organisée par la France et le Costa Rica, après les deux premières éditions à New York (2017) et à Lisbonne (2022)
[2] Avec plusieurs dizaines de présentations et tables rondes. Le programme est visible ici
[3] Éditions Stock
[4] Autrice avec l’océanographe Laurent Bopp de l’ouvrage « L’océan en 30 questions », sorti le 22 mai aux éditions « La Documentation Française »
Cet événement s'inscrit dans un cycle de webinaires « Matériaux ».
Jeudi 22 mai 2025 à 13h en visioconférence Zoom.

Depuis l'avènement des fibres optiques, leur développement repose sur une recherche du verre parfait pour obtenir la plus grande transparence optique. Les années 1970 ont été particulièrement fécondes en procédés verriers pour augmenter de façon spectaculaire la transparence des fibres optiques. Alors qu'au début des années 1970, 99 % de la lumière était atténuée après 20 m de propagation, dix ans plus tard, la même atténuation était atteinte après 100 km, ouvrant la voie aux télécommunications optiques et internet.
Au cours de ce webinaire, nous discuterons de ces progrès spectaculaires, entremêlant matériaux et procédés. Puis nous montrerons que cette recherche, loin de s'être arrêtée à la fin des années 1970, est encore pleinement d'actualité. Enfin, nous terminerons par l'émergence de la doxa inverse apparue au cours de ces dernières années, à savoir le développement de fibres optiques basées sur un verre « imparfait » diffusant volontairement la lumière.
Intervenant :
Wilfried Blanc, CNRS-Institut de Physique de Nice, nous parlera des "fibres optiques, citius, altius, fortius diffusius".
Modérateurs : Sylvie Lartigue et Jean-Paul Itié, FFM
Dominique Leglu
Ancienne directrice éditoriale à Sciences & Avenir - La Recherche
Avant la tenue, en 2026, de l’« Année franco-indienne de l’innovation », un atelier sur les perspectives à venir d’une coopération scientifique, technique, culturelle... accrue entre les deux pays s’est déroulé à Paris le 5 mai, lors duquel ont été rappelés « la capacité innovante considérable » de l’Inde et le souhait présidentiel français de tripler le nombre d’étudiants indiens en France d’ici 2030. L’Inde, qui consacre moins de 1% de son PIB à la R&D « a besoin de jeunes talents », a souligné Sanjeev Singla, ambassadeur d’Inde en France depuis le début d’année 2025. L’AFAS était présente à cet atelier.
La relation franco-indienne est un « îlot de stabilité » et il y a « convergence de stratégie » sur l’Indo-Pacifique. Déclaration de Thierry Mathou, ambassadeur de France en Inde, à l’ouverture le 5 mai 2025 à Paris de « L’Atelier Inde », intitulé « Explorer le potentiel du marché indien à travers l’innovation », auquel l’AFAS a pu participer (1). Déclaration empreinte d’optimisme, à l’heure des combats au Cachemire entre l’Inde et le Pakistan, qui faisaient l’actualité inquiétante de fin avril-début mai 2025.

L’intention des intervenant(e)s, aussi bien de l’IFRI (Institut français des relations internationales) que de la DG Trésor, d’Airbus, du groupe Thalès, de Bouygues, Alstom ou Schneider Electric, d’InVivo (agriculture), France Museums etc. était de se projeter vers un avenir de coopération possiblement accrue, sachant qu’en 2026 doit se dérouler « l’année franco-indienne de l’innovation ». Année où l’on verra également l’Inde, qui connaît une très forte croissance économique (+6,6% en 2024) et investit massivement dans le numérique, accueillir un nouveau sommet mondial sur « la sécurité de l’Intelligence artificielle », après celui qui s’est tenu en février 2025 en France (2).
Les thèmes retenus pour cet atelier ont, de fait, de quoi faire travailler et coopérer nombre de spécialistes, depuis les scientifiques de domaines fondamentaux (lire encadré sur la coopération scientifique) jusqu’aux ingénieurs et commerciaux pour la fabrication et distribution d’équipements ou de produits : « Aéronautique et spatial » (3), « Santé, bien-être et alimentation », « Environnement et énergie », « Industries culturelles et créatives ». L’innovation pouvant être comprise sous toutes ses formes, scientifique, industrielle, économique, culturelle, sociétale...
L’Inde gigantesque (on disait jadis sous-continent indien), pays aujourd’hui le plus peuplé de la planète avec plus d’1 milliard 4 d’habitants, a « une capacité innovante considérable » selon l’ambassadeur français. Modulant son propos, il a fait néanmoins remarquer qu’en matière de « R&D, il n’est pas encore un géant, y consacrant moins de 1% de son PIB » (4). Mais « il y a besoin de jeunes talents », insiste de son côté Sanjeev Singla, ambassadeur d’Inde en France. Et de rappeler qu’il est souhaité (5) une multiplication par trois du nombre d’étudiants indiens en France, aujourd’hui de 10 000, pour le faire passer à 30 000 en 2030. De fait, la société indienne est très jeune, moyenne d’âge de 29-30 ans, « le pays investit dans son éducation, 3,5% du PIB », et compte devenir « la 3ème économie mondiale en 2030, contre sa place de 5ème actuellement ». « Plus de 100 licornes » se sont montées ces dernières années dans la « deeptech et l’agritech », ajoute Sajeev Singla, qui était jusqu’en décembre 2024 ambassadeur en Israël. Il est clair qu’il reste « beaucoup à faire dans le domaine agricole », sachant que 60% de la population demeure toujours à la campagne, me faisait remarquer récemment le Français Guillaume Wadia, jeune professeur associé, récemment embauché par l’université d’Ahmedabad, co-fondée par Pankaj Chandra, ancien directeur de l’Institut indien de management de Bangalore, auteur du remarqué « Building universities that matter » (éd. Orient Black Swan ; non traduit en français).

C’est ainsi que lors de l’atelier, Edouard Piens, directeur de la stratégie et de l’innovation d’InVivo (300 000 agriculteurs français en coopératives) a insisté sur tout le travail à mener quand « il y a à traiter avec des milliers d’agriculteurs » de toutes petites parcelles. Notamment dans le bassin céréalier de l’État du Rajasthan, où il s’agit de « trouver les meilleures variétés d’orge, adaptées aux ravageurs, aux sols, au changement climatique » pour produire de la bière ou du whisky. A noter, ce qui n’est pas toujours connu, que « les trois premières malteries mondiales sont françaises », précise Edouard Piens.
On aura aussi remarqué, dans le champ culturel, l’implication française dans la réalisation à New Dehli face au palais présidentiel, d’un « Musée National d’envergure » sur pas moins de 140 000 m². L’entreprise requiert « ténacité, diplomatie, écoute », selon Hervé Barbaret, directeur de l’agence France Museums, qui rappelle l’expérience acquise avec la réalisation du musée du Louvre-Abu Dhabi. Mais aucune date d’ouverture n’a été précisée.
[1] Organisé par Business France, le Club de Paris des directeurs de l’innovation et la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-indienne (CCIFI). L’autrice de cet article a modéré les tables rondes. https://event.businessfrance.fr/atelier-inde/
[2] Après la Corée en 2024 et le Royaume-Uni, qui a organisé en 2023 le premier sommet sur « la sécurité de l’IA ». A lire ici
[3] Où la coopération est déjà très forte, entre agences spatiales et dans le domaine de la défense où l’Inde a confirmé en avril 2025 l’achat de 26 avions Rafale, commande s’ajoutant à une précédente de 36 Rafale, ainsi que la commande de sous-marins.
[4] La France consacre 2,2% de son PIB à la R&D
[5] Déclaration du président Emmanuel Macron en janvier 2024
COOPERATION en QUELQUES CHIFFRES
Selon les données de l’ambassade de France en Inde, l’Institut français et Campus France, « la France consacre environ 5 millions d’euros chaque année à la coopération scientifique et technique avec l’Inde ».
600 accords. Plus de 600 accords entre des établissements d’enseignement supérieur
5 laboratoires internationaux de recherche avec le CNRS
Environ 100 projets en cours via l’Indo-French centre for the promotion of advanced research (IFCPAR/CEFIPRA)
28 centres R&D d’entreprises françaises
1 000 entreprises françaises emploient plus de 350 000 personnes en Inde
Les principaux domaines de coopération scientifique entre l’Inde et la France, en nombre de publications communes (2000-2023) sont science informatique (12 500), physique (12 000), médecine (plus de 9000), biologie (9 000), chimie (près de 8 000), mathématiques (6 500), science des matériaux (6 500)... A noter également mécanique quantique (5 500), intelligence artificielle (3 000).
Pour en savoir plus :
Institut français en Inde : https://www.ifindia.in/contact-us/. L’attaché de coopération scientifique et universitaire, M. Philippe Maurin, est basé à Mumbai.
CNRS : https://india.cnrs.fr/ Le site détaille les collaborations et annonce les événements à venir
Serge Chambaud
Ingénieur chimiste, ancien directeur de la culture scientifique et technique et du musée au Conservatoire national des arts et métiers

Le Musée des sciences et technologies qui vient d’ouvrir ce 2 mai 2025 à Shenzhen (Chine) est l’un des plus grands aujourd’hui au monde de sa catégorie avec ses 130 000 m². Construit pat le cabinet Zaha Hadid Architects, il comporte 35 000 m² d’expositions permanente et temporaire, de 6 000 m² pour des auditoriums, salles de spectacle et cinéma, 5 400 m² d’espaces pour la recherche, l’innovation et la formation.
Il aborde tous les domaines des sciences et technologies : intelligence artificielle, réalité augmentée, biotechnologies, conquête de l’espace, climatologie, écologie ….
Ce bâtiment est construit sur des principes écoresponsables : économie d’énergie, recyclage des effluents, utilisation des énergies alternatives, construction avec des matériaux recyclables …
Ce musée devient l’un des fleurons de « Guangming science city », ville de science destinée à faire de Shenzhen un des pôles scientifiques majeurs au monde !
Cet exemple montre la volonté de la Chine d’investir lourdement dans le secteur de la culture scientifique et technique considérée comme essentielle pour sensibiliser la population aux enjeux du futur en élevant le niveau moyen de culture scientifique et technique.
Au moment où l’avenir du Palais de la découverte au Grand Palais semble menacé, il semble urgent d’attirer l’attention des pouvoirs publics en France sur les enjeux en question : la France a quasiment inventé la vulgarisation scientifique avec la création en 1936 du Palais de la Découverte. Il serait incompréhensible qu’au moment où la culture scientifique et technique devient un élément majeur au plan mondial de la politique scientifique, la France renonce à l’un de ses atouts essentiels pour susciter les vocations scientifiques chez les jeunes !
Pour plus d'informations concernant le Palais de la Découverte :
-Lire ici la tribune de la Sapade (Société des amis du Palais de la Découverte) publiée en automne 2024 sur le site de Sciences et Avenir, qui exprimait ses craintes
-Lire l'article du Parisien (réservé aux abonnés) consacré au sujet