Les secrets de la communication animale

Eric Darrouzet, Vincent Albouy

(Quae, 2022, 152 p. 23,50€)

 
Les secrets de la communication animale (E. Darrouzet, V. Albouy, Quae, 2022)Cette collection «Les carnets de sciences», aux éditions Quae, répond bien à l’objectif de s’adresser à un large public soucieux d’«acquérir une culture scientifique». Plusieurs de ses ouvrages ont fait l’objet d’une note de lecture par l’AFAS (notamment Le peuple microbien).

Ce dernier livre, Les secrets de la communication animale, est écrit par deux auteurs, Eric Darrouzet, enseignant chercheur, spécialiste des frelons et des termites, et Vincent Albouy, entomologiste attaché au Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Il est découpé en six chapitres, tous illustrés par des photos remarquables et nombreuses et un schéma sur les composés sémiochimiques. Ils sont introduits par cinq à six lignes résumant leur propos.

Les thèmes ne sont pas nouveaux mais leur traitement synthétique et suffisamment précis apporte un contenu scientifique très actuel. On peut citer l’exemple de la communication chimique bactérienne, ou, dans le chapitre «Communiquer pour se nourrir», celui du parasitisme acoustique, signalé pour la première fois par l’entomologiste américain William Cade en 1975.

Dans le chapitre «La communication pour survivre», la communication entre espèces est abordée ; elle présente les signaux communs qu’étourneaux et singes vervets ont appris à reconnaître dans un milieu naturel très bruyant, où les informations sonores sont très nombreuses.

Le dernier chapitre, «Les sociétés animales, un monde de communications», traite entre autres de la nécessité pour les espèces sociales de communiquer pour collaborer. La comparaison des termitières avec les pyramides d’Egypte est osée, mais elle souligne que «ce sont les sociétés les plus nombreuses et les mieux organisées qui peuvent mobiliser les forces suffisantes pour bâtir des constructions complexes».

Les très nombreux exemples traités dans cet ouvrage sur la communication dans le monde animal témoignent de la connaissance scientifique que nous en avons, mais il reste encore beaucoup à découvrir. La question est aussi posée de l’approche nouvelle de cette communication : échanges entre l’émetteur des signaux et son ou ses récepteurs, ou bien système éminemment égoïste permettant l’adaptabilité de cet émetteur à son environnement ?

Le dernier paragraphe de la conclusion ouvre sur un nouveau champ de la communication dans le monde vivant, celui de la communication entre les plantes, champ plein de promesses.