Le peuple microbien

Laurent Palka

(Quae, 2020, 176 p. 24,50€)

 
Le peuple microbien (L. Palka, Quae, 2020)La collection «Carnets de sciences» des éditions Quae confirme une certaine originalité des livres scientifiques publiés. Avec Le peuple microbien de Laurent Palka, maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, c’est un voyage particulier auquel nous sommes conviés.

L’auteur est accompagné d’une vingtaine de spécialistes, professeur au Muséum, directeur de recherche à l’Institut Pasteur, ingénieur de recherche au CNRS, technicien biologiste, pour les sujets étudiés. Chacun a participé en rédigeant des fiches, en proposant des illustrations, en rendant cet ouvrage vivant.

Vivant il le faut, car il s’agit du monde vivant, acellulaire, procaryote, eucaryote, qui vit dans des milieux variés comme le corps humain ou animal, les sols, le désert, les eaux chaudes…

Le guide de lecture en pages 9-13 est appréciable, avec des définitions sur la cellule, les bactéries, les archées, les protistes, les virus à la limite du monde vivant. Il permet aussi de comprendre comment les illustrations sont obtenues, à partir du microscope photonique, du microscope électronique à transmission ou à balayage.

Il faut découvrir les six chapitres de ce livre comme un voyage permettrait de le faire, sans suivre forcément l’ordre établi dans le livre. Un conseil toutefois, commencer par situer les êtres vivants sur l’arbre phylogénétique (réalisé à partir de l’ARN ribosomique), comme il est proposé en page 18, selon la théorie de l’ancêtre commun, archées et eucaryotes. Il restera à ajouter les virus, hors de cet arbre, mais inclus dans le monde du vivant ; il est question très souvent dans cet ouvrage de virus animaux, végétaux et de bactériophages.

J’ai particulièrement apprécié le chapitre «Aux limites de la vie» sur les microbes extrêmophiles, obligatoires ou tolérants ; ils habitent des milieux les plus hostiles et, comme le dit l’auteur, «plus on les cherche, plus on les trouve». Le vivant est présent dans des milieux sans eau, sans oxygène, saturés en sel, très acides, à des températures ou très basses ou très élevées. L’auteur nous explique les techniques adaptatives développées par certains pour vivre ou survivre.

Un livre qui nous fait voyager et réfléchir aux limites du vivant.