Notre air est-il respirable ?

Lise Loumé et Francelyne Marano

(Quae, 2018, 168 p. 19€)

 
Notre air est-il respirable ? (L. Loumé, Quae, 2018)Ce livre fait partie d’une collection d’ouvrages s’adressant à un public non spécialiste, écrits par des journalistes scientifiques sous la direction d’experts du sujet traité. Notre air est-il respirable ? est écrit par la journaliste Lise Loumé, sous la direction scientifique du Pr Francelyne Marano et avec une préface du Pr Alain Grimfeld.

Nous savons tous la composition de l’air, formé de 78% de diazote N2, 21% de dioxygène O2, et d’autres gaz comme la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, l’argon, le néon ou l’hélium. On sait moins les polluants de formes diverses – gazeuse, liquide ou solide – qu’il contient, de l’ordre de quelques dizaines de microgramme par m3 certes, mais à mettre en rapport avec notre débit respiratoire. Aussi cet ouvrage est-il nécessaire à lire pour bien saisir la diversité des polluants (présentés en chapitre 1, chapitre que j’ai trouvé, pour ma part, le plus intéressant).

Ces polluants sont divers quant à leur forme, leur origine, leur rôle dans l’environnement et bien sûr, leurs effets sur la santé. Ce sont les particules fines en suspension, PM10 et PM2,5 ; les oxydes d’azote ; l’ozone (avec une présentation simple de l’ozone stratosphérique, protecteur contre les UV, et de l’ozone troposphérique, véritable polluant) ; les COV (composés organiques volatils), avant tout rejetés par les plantes ; le dioxyde de soufre ; les métaux lourds…

Tout cela montre la complexité du sujet abordé et explique sans doute les différences dans les chiffrages des coûts de la pollution de l’air en France par exemple (entre 20 et 30 milliards d’euros par an selon un rapport du Commissariat général au développement durable, mais trois fois plus selon une commission d’enquête du Sénat). Tout aussi difficile : trouver la région la moins polluée en France, la campagne n’étant pas exempte de pollution.

Si des références aux valeurs repères sont présentées, avec les dépassements de seuils soulignés selon les villes et les régions françaises notamment, et les grandes lois citées, un chapitre aurait été nécessaire sur les données juridiques de ce sujet.

A souligner, un chapitre d’une trentaine de pages sur la pollution de l’air intérieur, longtemps oubliée en France dans les études scientifiques. Cet air est fortement pollué, souvent plus que l’air extérieur. On retiendra comme polluants la fumée de tabac, le monoxyde de carbone, le radon, le plomb… Peut-être pouvons-nous agir plus facilement par nos comportements individuels sur ces polluants intérieurs, la ventilation et l’aération des lieux restant essentielles.