Mythes et réalités dans la maladie de Parkinson


Résumé, par Chercheurs Toujours, de la conférence d’Yves Agid (membre de l’Académie des sciences, co-fondateur de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, professeur émérite de neurologie et biologie cellulaire, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) du 30 janvier 2019 à l’Institut Pasteur – Partenariat AFAS / Chercheurs Toujours
 
Parkinson
 
 
Le terme maladie neurodégénérative fait peur. L’idée de vieillir n’est déjà pas très réjouissante. La perspective de perdre progressivement la mémoire, la conscience de soi, la motricité, la vue ou l’audition risque de gâcher une fin d’existence.
 

Figure 1 : Levodopa non-responsive symptoms


 
Les mécanismes intimes qui sont à l’origine de ces affections commencent à être décrits dans le détail, mais les causes en sont inconnues, sauf dans les rares cas de maladies héréditaires. De fait, la quasi-totalité de ces maladies sont sporadiques. Autrement dit, s’il y a à l’évidence des facteurs de prédisposition génétique, des facteurs de l’environnement sont nécessairement contributifs.

La maladie de Parkinson est une maladie du mouvement, caractérisée par lenteur, rigidité, et tremblement. L’affection est facile à identifier, mais le pronostic est difficile à établir.
 

Figure 2 : Brain lesions


 
La perte des neurones dopaminergiques, présents dans la substance noire du cerveau, caractérise la maladie, dont les symptômes apparaissent lorsque plus de la moitié de ces neurones ont disparu. La présence de corps de Lewy dans la substance noire du cerveau est également propre à la maladie.

Le traitement par la L-DOPAMINE est actif chez 15 % des malades, moins actif chez 70 % et inactif chez 15 % d’entre eux. Cependant, il ne doit pas être commencé trop tôt car le médicament peut être toxique pour les neurones et ses effets bénéfiques diminuent avec le temps. La stimulation à haute fréquence du noyau sous-thalamique est efficace dans les formes évoluées de la maladie.

Sauf cas exceptionnel, la maladie n’est pas héréditaire. Par ailleurs, la contribution de facteurs environnementaux à son développement a été longtemps ignorée. Mais depuis quelques années, des protéines pathologiques ont été reconnues non seulement au sein du système nerveux mais aussi dans des organes périphériques comme l’intestin. Bien plus, ces protéines sont capables de migrer des organes périphériques vers le cerveau.

Mais comment sont produites ces protéines anormales ? Comment migrent-elles ? Jouent-elles vraiment un rôle dans la genèse et l’évolution de la maladie de Parkinson ? Autant de questions sans réponse aujourd’hui. Cependant, les principaux mécanismes de la mort neuronale étant maintenant connus, on devrait prochainement être capable de ralentir, voire stopper l’évolution du processus pathologique. Les succès actuels de la thérapie cellulaire et génique sont attendus pour soulager les patients.
 

Figure 3 : Agents toxiques de l’intestin vers le cerveau