Dermatose nodulaire contagieuse (DNC): point de situation au 14 décembre 2025

Jeanne Brugère-Picoux

Jeanne Brugère-Picoux Professeur honoraire de pathologie médicale du bétail et des animaux de basse-cour (Ecole nationale vétérinaire d’Alfort), membre de l’Académie nationale de médecine, présidente honoraire de l’Académie vétérinaire de France 


La DNC, due à un Capripoxvirus, a atteint la France cet été dernier dans les Savoie, suite à l’introduction d’un bovin infecté. La France métropolitaine étant indemne de cette maladie, la réglementation européenne (dépeuplement total des foyers bovins infectés, vaccination d’urgence, désinsectisation…) a permis de stopper la progression du virus dans ces deux départements dès le 21 août. La découverte de foyers ultérieurement dans d’autres départements français et vraisemblablement l’Espagne ne peut être liée qu’au déplacement illicite de bovins infectés provenant de zones encore infectées. Les départements des Savoie, du Rhône et de l’Ain ne sont plus considérés comme infectés; Le Doubs et le Jura semblent contrôlés par la vaccination. Mais la situation reste évolutive au 14 décembre dans les départements atteints en Occitanie (19 dans les Pyrénées orientales, puis un seul cas dans les départements de l’Ariège, de les Hautes-Pyrénées ou la Haute-Garonne), d’où la décision de vacciner un million de bovins dans toute l’Occitanie par précaution. Les points importants sont :

1) Éviter absolument de déplacer tout animal hors d’une zone réglementée car l’on risque de déplacer « une bombe à virus » vers une zone indemne

2) La vaccination d’urgence n’est pas une vaccinothérapie (si l’animal est infecté avant ou pendant les 21 jours suivant l’injection vaccinale il peut présenter la maladie)

3) S’il n’a pas été infecté avant, la protection vaccinale sera obtenue en 21 jours

4) Il importe de déclarer toute suspicion clinique de DNC rapidement pour éviter de multiplier un risque accru de diffusion du virus dans l’élevage ou vers les élevages voisins

5) La désinsectisation n’est jamais suffisante pour éviter la diffusion du virus par les insectes, véritables « seringues volantes », dans un élevage