Climat, le temps d’agir

Sous la direction de Michel Petit

(Cherche midi Ed., 2015, 256 p. Prix : 16 €)

 
Climat, le temps d’agir (Cherche midi Ed., 2015)Ce sont plus de 30 auteurs que Michel Petit, qui a été directeur de l’Institut national des sciences de l’Univers (INSU) et membre du bureau du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), a réunis pour écrire cet ouvrage. Il arrive à point nommé, le 15 octobre, alors que, un peu plus d’un mois plus tard, le 30 novembre, doit s’ouvrir, à Paris (en fait au Bourget), la réunion de ce que l’on désigne par l’abréviation de COP 21 (abréviation incompréhensible pour la plupart des gens, mise pour Conference of Parties, 21e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, convention ratifiée par 196 Etats).
Cette Conférence est censée prendre des décisions pour lutter contre le changement climatique d’origine humaine. Parmi celles-ci, on retiendra particulièrement le Protocole de Kyoto (1997) destiné à réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Mais on n’a pas vraiment l’impression que les décisions prises jusque-là, et, surtout, leur application, soient suffisantes pour leur objectif et pour éviter à notre planète, et à ses habitants, les multiples problèmes que, selon toute apparence, vont leur poser ces changements climatiques.
Il est certainement grand temps d’agir et le titre de la publication dirigée par Michel Petit est pleinement justifié.
A sa base, il y a les publications du GIEC qui représentent les contributions fondamentales de centaines de scientifiques spécialistes des différentes disciplines intéressées par le climat. Cet impressionnant corpus (des milliers de pages diffusées en 15 ans au long de 5 rapports) a un gros inconvénient : malgré des résumés à l’intention des décideurs, il est pratiquement illisible, même pour un habitué.
C’est donc une œuvre salutaire d’en donner une traduction en un langage clair et simple. Les différents auteurs de l’ouvrage, qui sont des spécialistes éclairés, ont réussi à le faire, ce qui rend le texte, aidé par une excellente mise en page, très lisible. Sa lecture est donc tout à fait recommandée à celui qui veut, sans difficulté, faire le tour du problème.
Les constatations, les modélisations, les prévisions sont le fait de scientifiques auxquels on demande d’être objectifs, de laisser de côté, s’ils en ont, leurs préventions et leurs a priori pour s’en tenir aux faits. Mais peut-on leur demander de ne pas avoir une opinion sur ce que peuvent entraîner les phénomènes qu’ils ont mis au jour ? Nous ne développerons pas ici le problème de la responsabilité des scientifiques. Mais elle est assumée dans cet ouvrage, conformément à l’esprit du Club des Argonautes (http://www.clubdesargonautes.org), à la base de sa rédaction, qui, entre autres, veut faire connaître, et éventuellement contribuer à promouvoir, des solutions techniques aux problèmes posés par le réchauffement climatique. De fait, des solutions nous sont proposées à la fin de l’ouvrage et il nous est dit que certaines peuvent être mises en œuvre dès à présent et, ce que nous retiendrons en conclusion : « Si chaque citoyen est acteur à son niveau, il appartient aux politiques et acteurs économiques d’assumer leurs responsabilités et de prendre les décisions qui s’imposent. Il y a urgence : il est temps d’agir. »