Un nouveau supercalculateur (Jean Zay) sur le plateau de Saclay

Alain Foucault

Professeur émérite du Muséum national d’histoire naturelle (Paris)
 

© Cyril Fresillon / IDRIS / CNRS Photothèque

 © Cyril FRESILLON / IDRIS / CNRS Photothèque

Il y a 2 ans, nous avions signalé, sur ce même site Internet [1], combien était vive la course internationale aux supercalculateurs dont la puissance s’exprime en pétaflops, millions de milliards d’opérations par seconde. En tête de cette course, on ne s’étonnera pas de trouver les Etats-Unis et la Chine, les Etats-Unis avec Summit (148 pétaflops) et la Chine avec TaihuLight (93 pétaflops). La France ne peut égaler de telles performances mais ne fait pas mauvaise figure avec le nouveau calculateur Jean Zay, inauguré le 24 janvier 2020, et dont la puissance atteint 16 pétaflops. Ce calculateur a été installé pour GENCI, le Grand équipement national de calcul intensif, par HPE (Hewlett Packard Enterprise) à l’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (Idris) du CNRS, sur le plateau de Saclay près de Paris. Son accès est ouvert gratuitement à tout utilisateur académique souhaitant réaliser des travaux scientifiques relevant d’une mission de service public de recherche ou d’enseignement supérieur, ou à tout utilisateur industriel pour des travaux de recherche ouverte. Les résultats obtenus dans ce cadre doivent donner lieu à publication, à la fin de la période d’allocation.

Ce nouvel équipement est à mettre dans le contexte de la réalisation de l’ensemble scientifique, technologique et économique Paris Saclay inspiré par le succès de la Silicon Valley, projet mis en œuvre dans le cadre de la loi du 3 juin 2010 relative au Grand Paris.

Ce projet comporte essentiellement un volet scientifique, avec l’université Paris-Saclay (succédant à l’université Paris-Sud au 1er janvier 2020), ses 65 000 étudiants et ses 9000 enseignants et enseignants-chercheurs ainsi que, sur le campus, l’Institut polytechnique de Paris, regroupement de l’École polytechnique, l’ENSTA ParisTech, l’ENSAE ParisTech, Télécom ParisTech et Télécom SudParis.

Il comporte également un volet économique qui repose sur l’implantation des centres de recherche et développement des grandes entreprises et la création d’un écosystème favorable aux jeunes entreprises innovantes.

Il faut souligner l’effort particulier d’aménagement du territoire, centré sur la réalisation d’un grand campus urbain, moderne et attractif, mixant logement étudiant et résidentiel ainsi que lieux de vie, services et espaces publics.

Une simple traversée de ce campus suffit pour constater le dynamisme du projet par la vision des bâtiments déjà construits et de ceux qui sortent de terre dans un souci manifeste d’urbanisme et d’architecture.