Arturo Quirantes Sierra, Manel Montes, Jorge Munnshe
(Glénat, 2024, 288 p. 35,50€)
Préfacé par Jean-Pierre Luminet, directeur de recherches émérite au CNRS, ce livre présente l’ensemble des découvertes liées à l’astronomie qui apparaissent en grand nombre de nos jours avec les sondes et les télescopes spatiaux. Le document est divisé en deux parties : «Les corps célestes étranges» et «Les exoplanètes».
Les auteurs nous présentent d’abord le nombre important découvert à ce jour d’objets bizarres présents dans l’Univers : les exoplanètes gigantesques, gazeuses, qui orbitent autour de deux étoiles en même temps, isolées dans le vide interstellaire ; les étoiles : binaires, qui tournent autour de pulsars ou de trous noirs ; les trous noirs : les énormes, les micro…
Déjà quelques phénomènes étranges sont présents sur notre propre satellite, la Lune. Les astéroïdes aussi sont bizarres, ils se prennent parfois pour des comètes. Quant à la neuvième planète du Système solaire, elle se cache toujours, mais à ce jour, on a découvert près de 5700 exoplanètes, toutes aussi étonnantes par leurs diversités. Par exemple, la densité la plus faible : Kepler-139 d, et la plus forte : 55 Cancri e.
Parmi les étoiles, beaucoup sont candidates à l’étrangeté : HD 140283, la plus vieille ; le pulsar «Veuve noire» de deux étoiles binaires ; 47 Tuc X9, qui tourne autour d’un trou noir ; les hypergéantes rouges ; les naines brunes… Etrange : les explosions d’étoiles massives, qui apparaissent sous forme de supernovae super lumineuses ou qui disparaissent brusquement sous forme de trou noir. Sans parler des étoiles hypervéloces, qui quittent leur galaxie pour finir dans l’espace intergalactique.
On voit ensuite les corps célestes les plus denses et les mystérieuses ondes gravitationnelles. On découvre les évolutions des petites étoiles et des grosses, qui peuvent finir en étoiles à neutrons ou en trous noirs. Ces étoiles à neutrons ont des propriétés extraordinaires qui ont permis la découverte des pulsars avec Little Green Men-1 (Petits hommes verts-1 !). Les auteurs nous content ensuite la découverte des trous noirs et leurs incroyables propriétés.
Le dernier chapitre de cette première partie concerne les anomalies à grande échelle. On y découvre les amas stellaires ainsi que les mystérieux quasars et leurs cousins, les blazars. Enfin, on côtoie la matière noire et on termine avec le mystère du point froid du fond diffus cosmologique.
La deuxième partie de l’ouvrage concerne les exoplanètes. La présentation rappelle l’évolution de la pensée entre ce pauvre Giordano Bruno et la nouvelle exobiologie. On apprend que la définition d’une planète n’est pas si simple puisque Pluton a quitté le monde des planètes pour devenir un plutoïde plutôt qu’un astéroïde. On étudie ensuite la création des planètes et leur évolution au fil du temps. La mort de la Terre est détaillée mais, heureusement, nous laisse encore un peu de temps !
On étudie ensuite les différentes méthodes pour détecter les planètes. C’est particulièrement difficile car elles émettent peu de lumière par rapport à leur étoile. Les auteurs nous expliquent les différentes techniques qui permettent de les découvrir : méthode à vitesse radiale, occultations et transits… ainsi que l’évolution des matériels qui nous les font détecter : le bien connu James Webb et le futur télescope européen PLATO. Ces méthodes qui utilisent des images ont leurs limites, et de nouvelles techniques se créent : microlentilles, utilisation de coronographes, astrométrie, etc.
Il reste à classer les 5667 planètes découvertes à ce jour. Les méthodes actuelles favorisent la découverte d’objets de grande taille appelés Jupiter chaudes ou froides. Mais il y a les orbites bizarres, celles de type Neptune, les exoterres…
L’ouvrage se termine avec deux chapitres concernant la recherche de la vie et la sempiternelle question de savoir si nous avons des cousins extraterrestres. Sur Terre, la vie existe déjà dans des conditions extrêmes : acidité, pression, température, radiations, etc., qu’on peut retrouver sur Mars, d’où les projets de recherches effectués dans le bassin du Rio Tinto en Espagne. Enfin, on étudie les diverses techniques utilisées pour tenter de correspondre avec d’autre formes d’intelligence, ce qui pour l’instant ne donne, peut-être heureusement, aucun résultat !
Ce livre se lit d’une seule traite. Il est abordable à la fois par les scientifiques non spécialistes et toute personne intéressée par ce sujet qui, en fait, concerne tout le monde. Il comporte de superbes photos qui illustrent parfaitement le texte. Le livre est passionnant et fait regretter de ne pas être astronome !