Vie et mort des épidémies

Visioconférence
Mardi 7 juillet 2020 à 18h30


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épidémies
 
Avec Patrice Debré, professeur émérite à Sorbonne Université, membre de l’Académie nationale de médecine
 
Les maladies infectieuses sont à l’origine de 14 millions de décès chaque année. Ces derniers surviennent, en quasi-totalité, dans l’hémisphère sud, où ils constituent près de la moitié des causes de mortalité. La plupart des 330 maladies infectieuses nouvelles apparues entre 1940 et 2004 ont ainsi été identifiées dans les pays du Sud. De nombreuses espèces de virus, parmi lesquelles Ebola, chikungunya, monkeypox, filovirus, et bien sûr le VIH, n’ont été découvertes qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle, tandis que d’autres, tels le Sars-CoV, le Mers-CoV ou le Sars-CoV-2 sont la marque des vingt premières années du XXIe siècle. Quatre-vingt-dix pour cent des virus et des bactéries étaient inconnus il y a trente ans ! Les infections émergentes proviennent, pour deux tiers d’entre elles, de la faune domestique ou sauvage, tandis que d’autres sont liées à la réémergence de maladies oubliées, qui réapparaissent en raison d’un déficit de vaccination, de désordres politiques ou de guerres, comme c’est le cas de la peste en Afrique.

Emergence et réémergence appellent une vigilance et un combat communs, car toutes deux font peser une égale menace sur nos sociétés et posent un problème d’expertise scientifique. Les épidémies ont marqué l’histoire. Elles ont ruiné les économies, amplifié l’analphabétisme et fait reculer la civilisation. Chaque épisode infectieux se solde par des coûts astronomiques. La Banque mondiale estime ainsi entre 3,8 et 32,6 milliards de dollars les pertes économiques dues à Ebola pour l’Afrique sur les années 2014 et 2015. Les pays du Nord paient aussi un lourd tribut aux épidémies. Ainsi, le Sras (syndrome respiratoire aigu sévère), qui a fait environ 800 victimes et paralysé 28 pays après son émergence en Chine entre 2002 et 2003, a coûté 70 milliards d’euros en moins de cinq mois. On attend désormais avec effroi les conséquences de la maladie Covid-19 en vies et en recul de l’économie mondiale.


Professeur d’immunologie à Sorbonne Université, Patrice Debré a dirigé un institut de recherche à la Pitié-Salpêtrière et contribué aux travaux sur la lutte contre le sida. Il est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages dans lesquels il met en application sa conviction de la nécessité d’établir un pont avec le grand public. Il a récemment publié Vie et mort des épidémies et, en janvier dernier, Les révolutions de la biologie et la condition humaine (Odile Jacob).

 
 
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