Réparer le cerveau avec les interfaces cerveau-machine : réalités et limites

Pour le Développement des Sciences et de l’Innovation (PDSI) au service des transitions
Jeudi 17 juin 2021 de 18h à 19h30, en visioconférence via l’application Zoom


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Voir les PowerPoint de la présentation de B. Bioulac (© 2021 B. Bioulac, tous droits réservés) et de la présentation de M. Chavez (© 2021 M. Chavez, tous droits réservés)

 
 

 
Avec l’intervention de :
Bernard Bioulac : professeur émérite à la faculté de médecine de Bordeaux et ancien chef de service de neurophysiologie clinique au CHU, membre de l’Académie nationale de médecine
Mario Chavez : chercheur au CNRS et à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière, membre du conseil scientifique de la start-up myBrain Technologies

Modération des échanges :
Catherine Le Louarn, docteur en médecine et déléguée générale de ϕ Société & Cie, cercle créé par la Société d’encouragement pour l’industrie nationale
 
 
Une interface cerveau-machine (ICM) désigne un moyen de communication utilisant l’activité cérébrale. Sa mise en œuvre est indépendante des nerfs périphériques et des muscles. Le but consiste à fournir au cerveau, pour compenser une fonction défaillante, un autre intermédiaire de communication sous contrôle de l’utilisateur. L’objectif est de permettre à des patients souffrant de handicaps majeurs de retrouver, après apprentissage, une certaine autonomie.

Certaines ICM, dites de lecture, décryptent l’activité neuronale pour agir sur un dispositif (curseur, fauteuil roulant…). Il sera fait référence à quelques exemples : exosquelette dans le cas de tétraplégie ; épeleur de mots pour communiquer avec un sujet porteur d’un syndrome d’enfermement ; neurofeedback dans le traitement du trouble de l’attention avec hyperactivité ; bras robotique après amputation… D’autres ICM, dites d’écriture, font appel à la stimulation électrique pour transmettre un signal au cerveau. On évoquera les implants rétiniens pour restaurer la vision et la stimulation des circuits locomoteurs spinaux pour recréer une marche volontaire chez le paraplégique.

Si un champ de nouvelles perspectives thérapeutiques s’ouvre, plusieurs défis doivent être affrontés : mieux connaître les réseaux neuronaux complexes impliqués, développer la détection des signaux neuronaux avec des électrodes plus fines, plus résistantes et assemblées dans des matrices en en positionnant un très grand nombre à la surface du cortex, progresser dans le domaine de l’informatique et de l’analyse des données.

Ces défis et les questions posées par les innovations en cours seront abordés par les deux experts de la faculté de médecine de Bordeaux et de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière qui interviendront lors de cette visioconférence puis en débattront avec les participants. Nous verrons notamment combien toutes ces techniques soulèvent des problèmes éthiques liés à la personne humaine, notamment préserver le caractère personnel de l’activité neuronale, refuser toute coercition vis-à-vis du patient, et optimiser des dispositifs sauvegardant son pouvoir de décider.

Un rapport de l’Académie nationale de médecine recommande un soutien public en faveur de la recherche académique et des start-up, la création d’une structure de mise en réseau des unités de recherche travaillant dans le domaine, le refus d’une autocratie permise par le développement du numérique.


Bernard Bioulac est professeur émérite à la faculté de médecine de Bordeaux et ancien chef de service de neurophysiologie clinique au CHU. Il a dirigé une unité de recherche au CNRS sur la physiologie et la physiopathologie du mouvement. Ses travaux concernent l’analyse du codage neuronal au niveau des secteurs corticaux et sous-corticaux impliqués dans la planification de l’action. Directeur de l’Institut des neurosciences de Bordeaux, il fut directeur scientifique adjoint, chargé des neurosciences, à l’Institut des sciences biologiques du CNRS. Il a été membre du Comité consultatif national d’éthique et du Haut Conseil de santé publique. Il est membre de l’Académie nationale de médecine.

Mario Chavez est chercheur au CNRS au sein de l’Institut du cerveau et de la moelle épinière à Paris, où il codirige l’équipe «Dynamique des réseaux épileptiques et excitabilité neuronale». Au cours de sa carrière, il a toujours allié la recherche de pointe avec le souci de l’implémenter dans le monde clinique à travers des recherches collaboratives avec des entreprises françaises (Air Liquide, myBrain Technologies, Bioserenity) et étrangères (IBM) dans le domaine des technologies pour la santé. Il est impliqué, dès le début, dans différents projets de la start-up myBrain Technologies, société spécialisée dans les solutions neurotechnologiques, dont il est actuellement membre du conseil scientifique.

Catherine Le Louarn est docteur en médecine et HEC-EMBA. Après des activités hospitalières en nutrition, elle passe plus de quinze ans chez Merck & Co puis RPR-Aventis (Sanofi) où elle est VP Communications & Public Affairs Europe. Elle est désormais consultante communication et Executive Search spécialisée en santé (Cell Solutions). Elle est membre du Comité communication et formation de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale et déléguée générale de Φ Société & Cie.


 
Inscription
 
Cette conférence sera organisée en visio via l’application Zoom.
Le lien Zoom de participation sera transmis ultérieurement aux inscrits.
 

Cycle de conférences
Pour le Développement des Sciences et de l’Innovation (PDSI) au service des transitions

 
Rencontres d’information scientifique et technologique, à visée pédagogique et didactique, autour d’un scientifique et d’un acteur socio-économique, qui présentent une thématique à travers leurs connaissances et leurs expériences, contribuant à décrypter et présenter des solutions répondant aux enjeux de transition économique, sociétale, technologique, numérique et/ou environnementale.
 
3e jeudi du mois, de 18h à 19h30
 
Partenariat AFAS – Société d’encouragement pour l’industrie nationaleSociété des ingénieurs et scientifiques de France (Ile-de-France)Association Bernard Gregory
Avec le soutien de MR21/EcoLearn, de la Fondation e5t et du collectif étudiant Pour un réveil écologique